Le projet

Notre association propose : 

  • d’accompagner les personnes détenues dans leur préparation au procès en leur offrant des espaces d’échanges; 
  • de réfléchir avec tous les acteur·ices concerné·es aux contraintes qui pèsent sur la prise de parole des personnes mises en cause devant la justice pénale; 
  • De participer à des actions de sensibilisation, de partage de savoirs et de formation autour de la parole lors du processus pénal. 

Notre philosophie 

Dans un contexte où l’oralité des débats est la pierre angulaire du procès pénal, habiliter une parole équitable pour tous et toutes lors des audiences est l’objectif qui mobilise notre association.

Le processus judiciaire et les conditions générales d’incarcération ont tendance à produire de l’incapacité à prendre en compte la singularité de chaque interlocuteur·ice et de l’incapacité à se faire comprendre. Par l’organisation des ateliers auprès des prévenu·es, nous pensons qu’il est possible de changer la manière dont ils et elles peuvent envisager leurs audiences pénales, soit se préparer à dire ce qu’ils et elles veulent vraiment dire et à entendre ce qu’ils et elles ne voudraient pas nécessairement entendre. 

En intervenant auprès des professionnel·les de la justice, nous manifestons notre conviction que la question de la parole judiciaire n’est pas seulement du ressort de l’accusé·e, mais de l’ensemble des acteur·ices qui jouent un rôle dans la circulation de la parole. Cela concerne tant les magistrat·es, les avocat·es, les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire et de la police que les intervenant·es associatif·ves en milieu carcéral. 

Nous n’avons pas la vocation de réformer le monde carcéral ou judiciaire, mais nous avons la conviction que nous pouvons accroître, pour les prévenu·es, la possibilité de porter une parole dans laquelle ils et elles se reconnaissent et puissent être accueillis, de façon à ce que les audiences pénales garantissent, de facto, le débat contradictoire. 

Nos spécificités et la formation de nos intervenant·es

Tous les adhérent·es de LAPAC, participant de plein droit aux projets et à l’évolution de l’association, partagent un socle commun de valeurs et de spécificités : 

  • un engagement citoyen : les questions sociales et politiques sont reliées à des questionnements personnels qu’il s’agisse de l’enfermement, de la question de l’expression dans les conditions inéquitables, des enjeux propres au procès pénal,…) ; 
  • un engagement personnel s’exprimant par la générosité et une volonté de prendre le temps d’acquérir des compétences nouvelles, de réfléchir en groupe, d’écouter les autres et de s’ouvrir à la remise en question et à la nouveauté, et de développer leurs aptitudes à l’écoute sensible
  • Pour intervenir auprès des prévenu·es (qu’ils soient en milieu ouvert ou fermé) tous les adhérents de LAPAC suivent une formation de 6 mois permettant : 
    • d’expérimenter les différentes modalités de la circulation de la parole dans un groupe; 
    • de développer l’attention au langage corporel et non verbal, 
    • de se professionnaliser dans le domaine de la communication non violente ; 
    • et de développer ses aptitudes à l’écoute sensible. 

Cette formation expérientielle est complétée par une formation critique et d’élaboration théorique permettant de : 

  • mieux connaître les fonctions de la parole entre dévoilement et vigilance lors des entretiens et des audiences pénales; 
  • partager des éléments de réflexions sur le langage, les catégories d’appartenance sociale et les dynamiques identitaires ; 
  • se perfectionner sur les aspects juridiques des diverses étapes du parcours pénal (enjeux, déroulement des audiences et des procès) et sur la connaissance du fonctionnement des maisons d’arrêt;
  • d’enrichir les réflexions de chacun sur la place de la parole et de ses caractéristiques en assistant à des procès en correctionnelle et aux assises; 
  • Tous les intervenant·es de LAPAC en milieu pénitentiaire sont accompagné·es par des séances de supervision et participent de manière régulière et continue à des groupes de réflexion transversale afin d’améliorer leurs pratiques.